L’hiver n’est pas la mort. Non, l’hiver est germinal. Il est le ventre laiteux des amours estivales.
L’hiver n’est pas la mort. Il est la chanson du feu qui crépite dans l’âtre, le cocon douillet de la chrysalide. La tanière de l’ours. Le givre enveloppant la lande. Le cristal des eaux endormies. La fractale du flocon de neige.
L’hiver n’est pas la mort. Il est la maraude silencieuse du renard argenté. Le lapin blanc qui se fond dans la toundra. Le noir corbeau qui survole la plaine sans un bruissement d’ailes. Il est le silence roi. Sa majesté nordique. Le continent de glace.
L’hiver n’est pas la mort. Il est le repos de l’arbre avant sa floraison. La mère nourricière du printemps qui viendra. La racine souterraine qui attend patiemment son heure. Le secret qui guette le retour du soleil pour se révéler. Il est la promesse du torrent se cachant dans la cascade figée.
L’hiver n’est pas la mort. Il est saint sacrement, immaculé conception du cycle des années. Il est l’alpha de l’oméga, l’envers de l’endroit, le pôle magnétique. Le solstice non moins fécond. Il est le diapason qui donne la juste de note de l’an passé, de l’an qui vient. Il est passage et courant d’air.
L’hiver n’est pas la mort puisque la mort n’est sûrement pas l’hiver.