Ce poème vidéo pourrait être une sorte de chaînon manquant entre la science-fiction et la poésie vidéo. Ou quelque chose comme une ode antique grecque avec une voix de synthèse… Il décrit la malédiction d’un vieux futur d’outre-espace. L’archéologie de créatures sans présent.
This video poem could be a kind of missing link between science fiction and video poetry. Or something like an ancient Greek ode with a synthetic voice … It describes the curse of an old outer space future. Archeology of creatures without present.
Poème original
Le chant éteint d’Epsilon
Limbes d’hydrogène aux confins de l’espace stérile,
Obscurs supplices du prisonnier des champs magnétiques.
Les lunes jumelles se lèvent sur un rêve exsangue que maintient dans sa gangue la trêve du temps. Ni runes, ni ruines, chaos silencieux du gouffre stellaire. Puissent les vents solaires porter sa complainte par-delà la noire substance du vaste univers.
Des voix sans visage font écho à sa souffrance solitaire.
Il n’est plus vraiment lui, sans être quelqu’un d’autre.
Est-il encore vraiment, si ce n’est que ce murmure ?
Bien plus tard, il sera omis, ou devenu légende, ou proclamé messie,
Mais rien dans la lande ne se souvient d’icelui en cette nuit glacée d’aujourd’hui.
Se rappelle-t-il lui-même avoir été d’ailleurs ?
D’une espèce vorace il était le meneur et le voilà enfoui, sans plus un de ses semblables,
Ni même un simple souvenir de leur grandeur à jamais trépassée.
Nul besoin d’avoir des geôliers tant sa prison psychique a été enchantée avec soin.
Une érudition fanatique en a tracé les volutes sortilèges.
Une chaine de commande hermétique à toute entité carbonée.
Un sceau scellé non par la foi, mais par une science sans âme.
Plus que leur biologie, les croyances des êtres d’outre-espace, demeurent mystérieuses quand les barrières physiologiques font place à l’incrédulité de différences éthiques que même les cryptocrates d’un rang supérieur ne peuvent qu’effleurer…
Ainsi en la face concave d’un astéroïde calciné, un étrange diadème se trouvait oublié.
Dans chaque volume de son design fractal se devinait un ésotérisme maniaque,
Exhalant tel l’ammoniaque une horreur occulte propre à tous nous révulser.
Plus qu’un antique trophée, sans que cela ne se soupçonne, d’une malédiction quantique,
Il était le calice recelant en son sein les lymphes d’un peuple damné dont ne subsistait,
Telle une langue éteinte, qu’une suite de phonèmes granulaires étouffant lentement
Dans les grésillements d’une mer de photons aux confins d’un nuage de gaz rares…
Une onde d’effroi à la permittivité contrainte et pour toujours encapsulée.
The extinguished song of Epsilon
Hydrogen limbs at the confines of the sterile space,
Obscure tortures of the prisoner of the magnetic fields.
The twin moons rise on a bloodless dream that maintains in its gangue the truce of time. Neither runes nor ruins, silent chaos of the stellar chasm.
May the solar winds carry its lament beyond the dark substance of the vast universe.
Faceless voices echo her lonely suffering.
He is not really him anymore without being someone else.
Is it really, or just only this whisper?
Much later, he will be omitted, or become a legend, or proclaimed messiah,
But nothing in the moor remembers him in this icy night of today.
Does he remember elsewhere himself?
Of a voracious species he was the leader and here he is buried,
without any more one of his kind,
Nor even a simple memory of their grandeur forever passed away.
No need to have jailers as his psychic prison has been carefully enchanted.
A fanatical erudition has traced the volutes of spells.
A control chain hermetic to any carbon entity.
A seal sealed not by faith, but by a science without soul.
More than their biology, the beliefs of the beings of outer space, remain mysterious when the physiological barriers give way to the incredulity of ethical differences that even the cryptocrats of a higher rank can only scratch …
Thus, in the concave face of a calcined asteroid, a strange diadem was forgotten.
In each volume of his fractal design, a manic esotericism was guessed,
Exhaling, like ammonia, an occult horror peculiar to repulse all of us.
More than an ancient trophy, without suspicion, of a quantum curse,
It was the chalice harboring in its midst the lymphes of a damned people which only subsisted,
Like an extinct language, a succession of slowly extinguishing granular phonemes
In the crackling of a sea of photons on the edge of a cloud of rare gases …
A dread wave with constrained permittivity and forever encapsulated.